Vies minutes...
... Retour à la case départ, sept heures, rues froides, j'hésite les marches du métro, je passe, j'apercois Julian et Gavriel en grande discussion, ils n'attendent rien et personne ne les retient, ils ne semblent pas sortis de leur nuit paumée, une de plus, quelques heures de moins à vivre pour le mieux...
Date de création : 04.10.2011
Dernière mise à jour :
27.08.2024
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Tic, tac faisait l'homme, à la chemise rouge, allongé sous un ciel d'étoiles alors que la pluie tombe, la nuit dans le fond d'un parc, trop à la marge pour être compris.
Tic, tac, les aiguilles lentes de sa nuit.
Il ne pleut que la nuit et toujours des gouttes de toutes les couleurs parfois dansées par le vent, les étoiles sont muettes depuis longtemps, seuls des rayons bleus transpercent une uniforme couche de nuage noirs.
... Eau suspendue, les immeubles ondoient dans cet air immobile, incertain, trouble, ils inventent une...
... Ce qui suit importe peu. Vies stériles. Quelle heure est-il, j'ai perdu le temps...
Je ne vois plus le jour, il ne se souvient pas de moi et passe maintenant trop vite pour que je puisse attraper un peu de sa lumière et aller les trottoirs dans un sens commun.
La nuit est complète maintenant bien installée dans les moindres recoins avec ses bruits si particuliers, son rythme différent et ses fantômes qui hantent les ruelles abandonnées et obscures de la ville, la cime des arbres du parc crèvent les nuages descendus trop bas et libère une pluie...
La ville revient fardée de ses faux semblants, avec ses conventions inscrites dans les gênes des gens, des vies jouées en pantomimes par quelques seigneurs invisibles, tourne le monde et un liquide incolore, inodore comme de l'eau érode et tait ce qui dépasse trop souvent.
... Ce qui suit n'a aucune importance.
Vies bougies
Jours terribles à vivre, foids comme elle la mort
Evanouie comme elle est apparue, avec quelques notes de musique emportée par la pluie, reste juste des cheveux blonds retenus par un crayon et une empreinte bleue sur les bordures des trottoirs titubés.
je n'ai pas rencontré quelqu'un, je n'ai parlé à personne demain, j'ai oublié comment joué dans ce monde
Ne t'invente pas un regard ma Juliet : il serait pareil aux autres, vide d'âme
... Trop tôt por le métro ou un bus,pas de téléphone, pas un taxi en vue, les trottoirs de l'avenue direction la ville, j'avise une fourgonnette trainante...
... Sans Juliet, sans prétexte, sans alibi, sans regard, sans délit, sans torture, sans mort, cent vies, sans défaut apparents, cent erreurs, sans écrire, sang, sans nausées, cent toi, sans savoir, sans numéro, sans visage, sans regard, sans nom, sang, sans Juliet, sang...
Les poètes se prostituent parfois dans les geôles aliénantes de verres vidés de force, les délires chimiques, ou les volutes de fumée aspirée avec des chimères qui illuminent le ciel au-dessus de nuages trop noirs
"Appelle la, Joshua, lorsque apaisé, tu dormiras enfin, elle t'entendra et viendra te donner un sourire et un ultime rêve..."
ce qui précède n'a aucune importance
Réalité (9)
Le 13 octobre
I could listen to you speaking about a whole life of nothing of everything but especially about you.
Devant toi un sol mouvant en verre, quelquefois, épais mais cristallin tendu sur un effondrement profond, sur des réminiscences.
Absence de résilience.
Tu hésites et ne me vois pas m’éloigner, tu ne peux imaginer où s’assurent mes pas, tu ne sais plus qui je suis, sans amnésie, je distingue néanmoins nettement ton visage.
Ton regard demeure fixé derrière la réalité entre les rêves et les limbes. Ton attention suit maintenant ta détermination, d’où tu viens tu te retournes, la porte a disparue presque totalement. Seule la clé dure encore, inscrite dans le vide, Surtout ne plus tourner la page, mais arracher l’encre des textes de nos vies.
Surtout avancer et te dégager de ton fragment de symbiose maintenant pesant
Angoisse.
Tu pressens l’attente, agaçante, lourde, ridicule, risible même, tu entends l’étouffement par les murs que tu renverses sans doute.
It doesn’t matter, I could look at you over the dark clouds of my dome, beyond my pasionate dreams
I'm always inside us
Illustration musicale : "How to disappear completly" Radiohead
Araison (8)
12 octobre
J’aimerais juste m’asseoir au bord du ciel, auprès de toi, sans mots, juste t’entendre respirer, simplement et te regarder imaginer, rêver, sentir mon cœur battre par ton sang
Juste pouvoir trouver une connexion qui unirait nos esprits, trouver cette passerelle où tu reviens dans cet univers que nous avons créé, il existe toujours, j’y vis pour l’éternité, j’y vis pour nous sans exigences.
J’aimerais me laisser distraire par tes rires, par tes émotions, par tes peines, par tes délires. Juste respirer par ta bouche. Penser avec ton âme
J’aimerais te regarder vivre.
I’m always in the other world, where i'm waiting you, Juliet.
Illustration musicale : "Wish you where her" Pink Floyd
Les coeurcadnécidés (7)
Le 9 octobre
Avancer vite, vite
Je dois alimenter mon espace, je dois nourrir mon esprit, je dois hydrater mes rides, je dois penser mes plaies, je dois panser mon cœur, je dois voir mon regard, je dois aveugler le tien, je dois dormir sur mes souffrances, je dois appuyer mon déchirement sur un oreiller étranger, je dois plâtrer les murs, je dois écouter mes fractures, je dois me souvenir de l'amnésie, je dois rire des larmes.
A contre mourant vite, vite
Je regarde ma myopie et j’entends ton aveuglement, je suggère la folie, les idées me rongent, je limite les masses, j’amasse la casse, je freine du bon sens, je raisonne des deux pieds, je touche les souvenirs, la surdité m’appelle.
A contre suivant vite, vite
Je dois vieillir sans rire, je dois pincer sans sourciller, je dois rester debout, je dois être sort, je dois jeter un rêve, je dois troquer un cauchemar contre un châtiment, je dois acheter une réalité, je dois être fort, je dois mourir, je dois briller, je dois éteindre le soleil, je dois enflammer l'océan, je dois assassiner la marée. La lune monte et me submerge, je dois me noyer
A contre sens, vite, vite
Je sustente la machine, j’alimente les hôpitaux, je travaille, j’habite les cimetières, je suis malade, je nais, je fais du sport, je tonds la pelouse, je suis sans emploi, je hais mon voisin, je désire sa femme, je suis alcoolique, je fume tu me trompes, je suis homo, tu ne trompes que toi, je vais au cinéma, je n’aime pas la promiscuité, j’ai de l’acuité, je suis, je vote, je suis catholique, musulman extra-terrestre, je suis juif, je suis minéral
Jamais plus en Elle
vite, vite. Dehors sous la pluie de sang
Tu marches, tu cours, assise debout, de dos toujours, tu vois vide, tu murmures, tu jouis, tu dors, tu rêves, tu vides ton coeur, tu immunises ton cerveau
Vite, vite, courir, ne pas se retourner, ne pas... Plus
Parfois s’enfuit un soupir d’une porte, comme si l’eau fuyant d’un robinet n’atteignait jamais le fond du verre, comme si la pluie ne touchait jamais le pare-brise d’une voiture lancée à toute allure sur une route sombre.
Parfois les chenilles crachent des serpents, parfois les fleurs vomissent des abeilles
Je dois me réveiller, je dois me raser, endurer une autre lame que cette douleur qui lacère mon corps, je dois me vêtir, je dois lacer mes chaussures, je te regarde dans mon miroir, je dois saluer triste acteur, je dois ravitailler la chose, je dois m’informer, je dois communiquer, je dois taire je, je dois fonctionner.
J’aimais tout en elle, vite, vite
Parfois rien ne tient à rien, des moments d’apaisement, le fleuve comme suspendu par le temps, tant de tourments, tu me mens que…
Parfois mon supplice est catharsique
Vite, vite rester les yeux esclave
Je dois tenter encore et encore de retrouver son sillage
A contre vérité.Vite, vite
I play my pain with her fingers on my piano
I wait for a signal to absorb the time, I'm the signal of backward time
Tu me manques !
J'ai dans ma recherche touvé le soleil
Illustration musicale : "The chamber of 32 doors" Genesis
Les Araignées (6)
Le 29 septembre
Imagine une entité autonome, irréelle, en perpétuelle activité nourrie par un air purifié, des transmetteurs non pas connectés physiquement mais satellisés partout à travers l’univers, maîtres par blanc-seing des trous noirs, des mondes parallèles, grains de sable du temps, de la luminosité. La quatrième porte entre sur un des mondes inhérent, tout est vaste d’énergie légère, cérébrale, cette gravité en devient gênante de sérénité, mes mouvements sont entravés, maladroits dans cette normalité, la liberté est un fardeau écrasant pour ceux qui ne l’on jamais connue.
Mis sur rail, assisté, aveuglés, sourds, tétraplégique, acérébré, asexué, éviscéré, exsangue, décoeuré, menotté, agenouillé puis rampant. Vie Je vis dans un environnement proche, clinique en état de siège, les snipers sont embusqués derrière les fenêtres de nos dénonciations Quand il poussa la porte de sa prison, il senti une chaleur apaisante s’arrêter dans l’ouverture, il cligna des yeux ébloui par l’intensité de la luminosité entrante, un miroir lui jetait ses gestes mal assurés, son regard perdu, ses vêtements déchirés, il ne se reconnut pas, enfin pas immédiatement. Sa respiration douloureuse depuis une éternité apaisa ses angoisses. Il senti des cœurs vivants, il comprenait les propos échangés et surtout les supportait, lentement il se retourne, la spirale positive absorbait dans un transport peu commun pour lui la destruction résiduelle de son passé. Hésitant il avança les yeux ouverts… Non Depuis quelques jours la radio diffuse en boucle de la musique, la chaîne a brusquement interrompu ses programmes habituels, fin de cycle, que véhicule la fréquence avec ces notes ? Au silence répond un vacarme maintenant insupportable de nouveau mon cerveau éclate en dissonance, je ne vois plus dans ton regard de perspective, l’horizon fond en pluie de larmes, que de routes explorées définitivement barrées, que de nouveaux mondes déjà désormais éteints par le temps. Le sol se meut, un tapis roulant de milliers d’araignée, tout ondule autour de moi, je vois les fenêtres refléter les visages d’inconnus des figures, sans lèvres, pâles avec une expression d’effroi figée, des cris comme suspendus. J’entends à nouveau le roulement de la machine. Hier n’existe pas, aujourd’hui ne commence pas, demain ne finira jamais. Enferré dans la folie, vie crucifiée au sol par la gravité de ton absence. Et cette légèreté qui libère un temps l’étreinte des mains autour de mon cou, j’étouffe en respirant. Air vicié. Je délire, la douleur crée des fantasmagories effrayante de réalisme, je ne peux plus supporter ce mal
I listen now the man who sell the stage where i was the first actor, bad role in a moment to forget.
In front of me i see an naked wall without any words, without any listening, everything is moving now so fast all around me
I cannot move legs, I cannot tighten you arms, your spirit and your memories dissuade me from it.
My eyelids burn me.
I heard the man who sold my name, my body and my soul, i see his face near my fears My life is now in the end of her street, i’m standing in the empty square. alone, i still feel my blood burning my heart. I still take back my breath in the tracks of her perfume of my clothes
The person who will buy my life was’nt born yet
The sale is cancelled Always alive
Illustration musicale : "blood of eden" Peter Gabriel & Sinead'O Connor
Instantanés (0)
2011
Pierre noir, Sandrine homosexuel, Jean-Louis blanc, Anne hétéro, Giannina indéfinie, Isabelle seule, Dominique androgyne, Alice au pays des merveilles, Mathieu sans un cheveu, Edward alcoolique, Francois assis, Mélissa blanche, Geraldine Chaplin, Christine Boutin, Jean passe, Bérénice et Aurélien, Giovanni italien, Chloé Vian, Julie cancéreuse, Jamel arabe, Leewang français, Et ensuite.. La vie qui défile en prénoms. La vie la même pour tous
Comme un nouveau-né privé des caresses de sa mère, l'indiffèrence
Mai non dimentichero il giorno o sono morto
Sensations.
Chacun fini inévitablement par vomir sa vraie nature. Triste et long processus. Vous qui savez des choses de l'amour, de la tendresse, de l'amitié, du bonheur, dites-moi votre science.
C'est dingue ce travail de destruction subi depuis des mois. ce qui est encore plus fou c'est l'acception, la résignation, l'habitude.
Ne le cherche pas, prends l'amour là où il se trouve
La souffrance n'est en fait qu'une obsession maladive de l'Autre
Je commence à intégrer que je dois accepter les choses que je ne peux changer Résignation ? Je rampe ?
Je comprends maintenant le combat de Don Quichotte !
Dans monde à moi... Je ne suis pas seul Dans mon monde je suis ainsi que j'aime... Dans mon monde à moi je ne reconnais ni le mal, ni les frustrations ni l'indifférence Mon monde à moi est plénitude...
Une posture, un état insupportable : le pessimisme, cela me met hors de moi. ?...mais dans mon monde à moi... Tout est possible.
La laideur naît de l'égocentrisme, la cruauté et l'indifférence de l'égoïsme
Chaque jour qui passe est une recherche de l'autre
Les pages de la vie se tournent, plus rapidement et plus aisément qu'elles ne s'écrivent
Notre fragilité naît de nos certitudes Notre intelligence s'arrête là où commence celle des autres
Im always inside US
Tôt ou tard chacun paye ses fautes
Accomplished and not reversible symbiosis
Cada uno de nosotros tiene un poder destructor increíble, casi de vida o de muerto. Refleje sobre eso
Entendu entre deux portes : à la fin de la journée, la seule chose qu'il nous reste c'est la vérité
I’ll never forget the day when i died
Dans l’absence le plus insupportable, c’est la perte de repères, ce n’est pas une question de goût, c’est le manque des petites choses qui construisent et consolident une relation, ce sont des gestes, des sourires, des rires, des bras tendus, des petites querelles, de la complicité des regards….
Sensation
Que de choses précieuses oubliées sur la route de nos vies, ces petits moments futiles sur l'instant, perdus définitivement que nos cœurs pleurent en vain
J'ai laissé l'éclairage briller longtemps dans la nuit, j'ai laissé le cœur battre et la respiration s'accélérer au moindre murmure, j'ai laissé passer le temps, le temps d'une danse épileptique, j'ai oublié l'espace et son extension. Je me suis échoué
Je ne peux me résoudre à accepter que toutes ces années vécues passionnément et sans attente, pour l'Autre soit maintenant le lit de souffrances insupportable Comment te reconnaître-je maintenant, après avoir perdu tous les repères et la foi ?
The seeds of my fear waste my heart, I touch the ground with my head, I’m alone now
I heard a very sad song in a nightmare vision
Je préfère mourir debout en ayant tout esssayé, que vieillir seul avec des regrets
Un plus un plus une plus de plus des plus car plus peut-être plus je l'ai déjà dit plus cela ne change rien plus c'est idiot plus je ne veux plus en entendre parler plus dois-je encore le répéter plus tu plus tu me soustrais plus un espace onirique de plus... Plus...
Je n'en peux plus pour le moins... Plus le peu.
Pendant toutes ces années, nous avons créé un univers jamais imaginé, j'y vis encore, je ne partirai pas, je n'y arriverai pas de toutes les façons
L'intelligence d'un individu se mesure également au potentiel empathique de et à la capacité de traduction, de transcription dans la vie au quotidien
J'ai un monde dans la tête
Illustration musicale : "Once of a life time" Talking Heads
Les Cafards (5)
Le 22 septembre
Parfois je fais à l’amour à un fantôme, sensuel il m’attire par des mots su par moi seul, accessibles à mes souvenirs, lui, toute fois, touche mes caresses, permet encore en elle mon sexe, mon désir, mon amour, perçoit et aime l’odeur de ma peau. Elle me rejoint. Us (1) Je veux être le dernier à rester en elle. Mon cœur implose Pressé, il me quitte, comme l’éther quand le soleil devient noir comme aspiré par les nuages lourds, chargés de glace N’oublie pas le rythme de ma respiration, c'est ton inspiration qui emplit mes poumons et régénère mon sang. C’est ta violence qui circulera dans mes veines I’m now one feather put on your skin (2) Tu es demain l’absence qui bouleverse la gravité dans laquelle j’ignore toujours Je me suis échoué quelque part dans une ville éteinte et sourde, au travers de mon appréhension transpercé par les regards verts des cafards. Ils n’existent pourtant pas, ils sortent du néant de notre fonctionnement même pas imposés mais acceptés. Le verbe est rare, les sentiments atomisent souvent nos élans en cellules stériles Parfois, je filtre la réalité, je passe la quatrième porte, je ne distingue celle qui suit, la deuxième ouverture s’est absentée, je vois ainsi ma naissance, une autre vie, les premiers souffles de mon existence que je respire, pur. Ma vue soudain se crypte, à l’extérieur, à l’intérieur, je vois des formes humaines se figer dans le passé, s’inscrire dans l’avenir Je veux le possible, je vis déjà le futur. Eveil brutal, je reviens à mes tourments, la chambre a encore réduit son volume, je respire mal, il y a tant de choses dans mon cerveau qui condamne mon âme à l’exil, au dehors, le vacarme matinal s’amplifie, le ton des bottes sur les murs uniformes des façades vit, permanent. Le grouillement des Cafards invite à nous courber, pour finalement ramper, notre état devenu naturel. L’évolution de l’humanité est accomplie de pèlerins que nous étions, nous sommes devenus leurs défécations dont nous nous nourrissons à chaque soleil au midi. Les cafards ricanent eux, ils dorment aussi leurs élytres rougies par notre cruor, Ils ne rient pas, ils ricanent, ils ne dorment plus ils ne se souviennent pas Transpercé par les lames des mots jamais entendus, les larmes coulent des plaies Ma vie tient dans un de tes orgasmes
(1) Terme à la fois large et très intime qui signifie nous (en anglais) dans une relation entre une femme et un homme. On peut considérer « Us » comme un concept, il n’existe pas à ma connaissance de terme aussi simple et fort en français, symbiose peut-être ?
(2) Je suis, maintenant, une plume posée sur ta peau.
J'ai des couleurs plein les yeux
Illustration musicale : "The whole of the moon" Waterboys
Subconscience (4)
Le 19 septembre
Quand Ophélia s’éveille, sur les pages tournées, polies vers son avenir où l’autre s’absente, pressé vers le néant et l’indifférence, La première porte très lentement disparait. Quand Ophélia peint de ses yeux couleur ailleurs, des visages, des lèvres, qu’elle connait, son corps devient diaphane, comme libéré. Quand tout autour d’elle efface les soupçons, et que la certitude embrase son cœur d’un sang neuf, purifié de la rémanence des souvenirs, la jouissance l’étreint et son regard se fait âme. Quand passent les jours comme respire un mort. Quand la fatalité se détourne vers d’autres pauvres mendiants obèses de l’alcool distillé par la symbiose, Ophélie danse sur les sourires entendus, des Cafards du gouffre qui l’attire
Illustration musicale : "Sleepwalkers" David Sylvian
Les Cloportes (3)
Le 16 septembre 2011
Parfois la rue se dilate et se développe, désemplie, comme libérée et là Je l’aperçois debout au détour de mon amour, enfin, purifiée. Je lui tends la main. J’entends son souffle profond, régulier, cadencer l’écoulement fluide maintenant du temps. Parfois, je peux la respirer, elle est très proche, je vois son visage, dans les miroirs des ombres, le sang ouvre la plaie des mots. Je vois maintenant nettement les sept portes, verrouillées de l’intérieur par mes fantômes, je peux sentir ses doigts s’oublier sur mon visage. Elle possède la clé. Quelques instants d’une vie tremblante. Le couloir bouge, les portes se déforment, je ne sais quelle force en est la cause, les changements de décor se font rapides et plus flous aussi. Les passages se font barreaux, je suis prisonnier de ma propre énigme, de ma peine. Cette impression de marcher sur des éponges gorgées de vies, de par des sentiers de plus en plus étroits, de plus en plus escarpés. Une voiture puis deux me sortent de cet embarras confortable, je reconnais le conducteur de la première. Je le sais, il vient de l’autre vie, la première porte, je regarde le couloir une des d’elles bée une lueur sereine et douce. Si Violente. J’ai l’impression d’avoir vécu le bonheur qu’il irradie. Je ne me quitte pas des sens, je m’y accroche. Subitement les doutes figent ma peur, des parois de verre, m’entourent et m’écrasent, froid comme son corps, tout s’échappe par l’amour, jusqu’au vertige. Au loin une rumeur gronde sa désuétude. Rumeur consentie. Les cloportes se roulent en boule, Ils ne rient pas, ils sont très proches de nos comportements, ils nous ressemblent, eux aussi ils rampent mais aux ordres. Nous, nous ne les comprenons pas, ils ne sont pas, nous ne sommes que les composés chimiques de la Machine Le système entier, basé sur la destruction de tous repères n’effraye pas, il s’injecte provoquant la mort de nos différences, nous devenons des cerveaux corvéables, et friands de néant. Les cloportes siphonnent nos rêves, ils les vident de la substantifique énergie infinie. Parfois les arbres portent des fleurs, puis les fruits vivent et tombent, les feuilles aussi, les fleurs et puis les fruits, et puis l’arbre meurt. Le bois pourri, le sable efface les traces de son passage Parfois je la vois sourire, elle me regarde, heureuse, vivante Elle ne me connait pas. Je suis une erreur du système. Les cloportes sont discrets, ils ne rient pas, leurs tâches accomplies, ils se roulent en boule, ils ne dorment pas, ils sont devenus les gardiens de notre disponibilité
J'ai ton coeur qui bat
Illustration musicale : "Brilliant trees" David Sylvian
Les Serpents (2)
Le 15 septembre 2011
Parfois, les matins se vomissent comme tous les autres.
Parfois, les aiguilles, leurs flèches, tournent dans le bon sens. A ce long réveil, frappe la réalité telle qu’elle saigne de nos âmes, nourries par nos peurs, satisfaite de sa rotondité féconde. L’atmosphère à l’accoutumée lourde de sens communs, se charge aujourd’hui de poussière, je sens ses particules fines se déposer sur mon corps ridé par l’absurdité de cette déchéance, évidente qu’elle en devient nécessaire. Wake up ! (1) La révolte reste confinée à notre propre ego, le culte entretenu, par eux et propagé par les Serpents, Ils le savent cela est. Je. Je… A longueur de temps, nous rampons, les objets, les murs qui nous encerclent, les toits noirs qui nous écrasent, les arbres, l’autre, tout nous courbe à ramper. Dans nos lits nous rampons. Dans nos inspirations nous rampons, dans nos expirations nous souffrons Parfois, sorti de cette apnée transfusée, je ne vois plus la rue bondée se prostituer, je vois très clairement la pénétration de ton regard, la couleur, je vois également une main tendue sans savoir si elle est le prolongement de ton cœur. Ou un leurre. Ou un désir mort ! Les serpents ne rampent pas ils se persuadent à nos sens, ils se glissent par l’omission de nos vies, par les convenances de leurs certitudes. Parfois les murs nus tremblent et se font phonèmes Parfois tout ce qui m’entoure bouge, tourne, rapide, de plus en plus vite, installant une pondération inquiétante, par les fenêtres qui ouvrent maintenant les murs, je n’aperçois qu’une pâleur lasse, usée de lamentations. Tourne de plus en plus vite, encore ses yeux. Je sens le pouls de la machine, le vacarme brise l’image, ce n’est plus mon cœur que je distingue battre de plus en plus fort, mais le sien. Les murs se figent maintenant le système, la réalité déchire l’air que je respire. Les serpents ne comptent pas ils stockent Les Serpents avalent nos rêves et nous avalons leur venin Parfois j’imagine un rêve cela est permis, réglementaire, Les Serpents ne se mordent pas la queue, ils en rient eux aussi. Les serpents, eux ne dorment pas
(1) Debout
Illustration musicale : "by this river" Brian Eno
Les Lézards (1)
Le 14 septembre 2011
Parfois les mots se taisent
Parfois les regards s’éteignent, seuls les feux d’une voiture, lancée à toute allure sur les routes sinueuses de nos vies éclairent nos errances
Des rangées de maisons interminables, comme légions en campagne, s’effondre, mais le ciel reste légalement noir, vide
Le rire des Lézards se fait plus pressant, uniforme, sans doute, portés par les certitudes que résolument nous leur saignons.
La foule ordonnée, muette, massive bouge, imperceptible mouvement, inutile, permis, sans bruit, guidée par les rails immuables , éternels, luisants au soleil noir
Les caméras suivent, les caméras que nous avons demandées, celles que nous avons acclamées, nous sommes tous une image d’une image
Parfois la foule est drôle
Nous marchons abusés sur les queues putréfiées des Lézards que nous croyons avoir anéantis, mais piégés par notre cocon, celui né de nos hésitations de nos vanités nous rappelle que notre semence est désormais stérile
Les Lézards rient encore, installés par nos gestes quotidiens, confortés par la vacuité de notre verbe, assis par la vacance de nos vies.
Au besoin les serpents : les faquins, rampent dans les couloirs des méandres de notre cerveau, lâchés sur nos larmes, nous rappeler à nos devoirs, pour affirmer haut ce que nous sommes encore
Les larves serviles d’entrailles immondes
Evanouis les rêves
Tout nous signifie que nous ne sommes que la mémoire d’une poussière dans toutes les dimensions de l’univers
Rappels à nos devoirs
Les Lézards rient de bonheur, la machine continue de se repaître de nos vies
Morts nés avant d’être conçus, c’est la religion
Parfois, le soleil, celui que dieu aurait imaginé troue les dogmes, un moment comme suspendu, le temps sort du moyen âge
Nos yeux sont aveugles, nos regards éteints sa chaleur nous est étrangère, comme dérangeante, même pas les souvenir d’un souvenir d’un rêve
Vite à nos affaires
L’ordre
Les Lézards savourent leur dû, nos masses de cœurs pompant un sang noir
Physiologiquement intacts aptes, parés
Nos âmes sont dans un endroit protégé, dans le coffre de notre propre piège. L’homme n’est pas une priorité pour l’humanité
Les Lézards s’endorment fières de leurs queues
Illustration musicale : "born to run" Bruce springsteen